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Editorial : Dans la barque du monde, secoués par les tempêtes

  • Photo du rédacteur: Rédaction Logos
    Rédaction Logos
  • 13 mai
  • 2 min de lecture

Dernière mise à jour : 11 août

Par Gilles Brand – Logos, Tribune philosophique


Il y a des tableaux qui disent plus que mille analyses.

Cette œuvre d’Ivan Aïvazovski, représentant des naufragés fuyant un navire brisé par la tempête, semble peinte non pour le XIXe siècle, mais pour le nôtre.


À l’heure où les certitudes chavirent, où les vents contraires de la géopolitique, de l’économie, du climat et du numérique soufflent avec une intensité inédite, nous sommes, collectivement, dans cette barque. Livrés à nous-mêmes. Cherchant l’équilibre dans les vagues.

Le monde tangue. La guerre est revenue au cœur de l’Europe, la Méditerranée devient un cimetière de l’indifférence, l’intelligence artificielle bouscule les fondements du travail et de la pensée, tandis que les repères moraux, culturels et historiques s’effacent dans le brouillard d’un relativisme qui dissout toute forme de cap commun.

Le navire de notre civilisation, trop sûr de sa route, trop chargé de dogmes et de profits, s’est peut-être fracassé contre les récifs du réel. Et voici que nous ramons, mal coordonnés, souvent désunis, chacun tenant son rameau avec rage ou résignation. Le salut n’est plus garanti. Il ne viendra pas d’un sauveur providentiel, encore moins d’un algorithme. Il viendra, peut-être, de notre capacité à retrouver le sens du commun, de l’effort partagé, du courage lucide.

Car ce que ce tableau nous montre surtout, c’est que tant que la barque tient, tout n’est pas perdu. Il y a, dans cette humanité blottie à bord, une volonté de survie, un instinct de solidarité, une énergie tragique mais digne. Il nous appartient aujourd’hui de faire de cette lutte un sursaut. De transformer le chaos en élan. De ne pas nous contenter de survivre, mais de réapprendre à vivre, ensemble, debout, dans la tempête.


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