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Tribune - Au Secours de notre Police

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    Rédaction Logos
  • il y a 7 jours
  • 2 min de lecture

Dernière mise à jour : il y a 6 jours

Par Gilles Brand – Logos, Tribune philosophique

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À Genève, le malaise policier n’est plus un murmure dans les couloirs des casernes : c’est un cri qui résonne dans les rues et dans les rapports internes. Retards d’intervention, burn-out, manque d’effectifs, hausse des agressions… Les signaux d’alerte s’accumulent, et pourtant le politique semble hésiter à regarder le problème en face.


Un métier sous tension permanente

Le policier genevois est aujourd’hui confronté à une triple pression :

  • La pression opérationnelle : augmentation des interventions liées à la criminalité organisée, à la violence urbaine, mais aussi aux tensions sociales.

  • La pression administrative : multiplication des procédures, des formulaires, des obligations bureaucratiques qui grignotent le temps de terrain.

  • La pression médiatique et politique : chaque intervention est scrutée, jugée, parfois instrumentalisée, souvent caricaturée.

Dans un tel contexte, comment s’étonner que le taux de départs anticipés progresse ?


« Ce n’est pas la mort ou la douleur qui doivent effrayer, mais la crainte de la mort ou de la douleur. »

Un déficit d’effectifs structurel

Les chiffres sont parlants : entre les départs, les retraites et les absences prolongées pour raisons médicales, le nombre de policiers réellement opérationnels est bien inférieur aux effectifs théoriques affichés. Les renforts promis arrivent au compte-gouttes, quand ils ne sont pas redéployés sur des missions administratives. À cela s’ajoute une difficulté de recrutement : métiers plus attractifs ailleurs, perte d’image de l’institution, contraintes horaires dissuasives.


L’insécurité grandissante

Le paradoxe est cruel : au moment où la population attend plus de présence policière, la réalité est celle d’une force qui peine à couvrir le terrain.

  • Dans certains quartiers, les patrouilles se font rares.

  • Les interventions pour nuisances ou violences légères sont repoussées ou traitées tardivement.

  • La lutte contre le trafic de stupéfiants s’essouffle, faute de moyens humains pour maintenir la pression.


Des causes politiques et organisationnelles

Le problème n’est pas seulement budgétaire : il est aussi culturel et organisationnel.

  • Vision politique floue : absence de cap clair sur le rôle prioritaire de la police dans une société en mutation.

  • Formation inadaptée : équilibre difficile entre le maintien de l’ordre, la prévention et la proximité.

  • Répartition des missions : les policiers accomplissent trop de tâches qui pourraient être confiées à d’autres services (sécurité privée, médiateurs, agents municipaux).


Ce qu’il faudrait changer

  1. Redéfinir les priorités : recentrer la police sur ses missions régaliennes et déléguer le reste.

  2. Renforcer le recrutement et la fidélisation : salaires, conditions de travail, perspectives de carrière.

  3. Simplifier l’administratif : numérisation, procédures allégées, back-office renforcé.

  4. Soutenir psychologiquement les équipes : cellules d’écoute, suivi psychologique systématique après interventions difficiles.



La police genevoise à bout de souffle est le reflet d’un État qui peine à assumer ses responsabilités régaliennes. Protéger la population ne se décrète pas : cela exige des choix politiques clairs, des moyens réels, et une reconnaissance sans ambiguïté de ceux qui, chaque jour, se tiennent entre nous et le désordre.


À l’heure où nos forces de l’ordre ploient sous la fatigue, cette maxime stoïcienne nous rappelle que le courage n’est pas l’absence de danger, mais la capacité à l’affronter avec constance et dignité.


Protéger la population ne se décrète pas : cela exige des choix politiques clairs, des moyens réels, et une reconnaissance sans ambiguïté de ceux qui, chaque jour, se tiennent entre nous et le désordre.

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